A l’occasion de la journée mondiale de la maladie d’Alzheimer le 21 septembre, j’avais prévu d’écrire un article sur la façon dont on pouvait, devait se comporter face à un proche ou même un inconnu atteint de cette terrible maladie. J’avais même prévu des articles scientifiques et tout et tout…
C’était sans compter le hasard, ou plutôt le destin, qui, un jour estival m’a mené à croiser la route de Léa Wiazemski à l’occasion d’une séance de dédicaces. En attendant une autre autrice, j’ai parcouru les étals et ai été attirée par le titre d’un roman : « Comme si tout recommençait » Le synopsis me parle… L’histoire d’une femme écorchée par la vie qui plaque Paris et prend la tête d’une maison de retraite. Je souris intérieurement, ayant déjà été touchée par le roman de Virginie Grimaldi sur ce thème (dans un autre style, mais je vous le recommande chaudement, « tu comprendras quand tu seras plus grande »). Léa et moi commençons à parler de ce sujet et nous sentons cette connivence mutuelle autour des personnes âgées. Je lui parle de mon projet Etoile de Vies (oui, oui, je vais bientôt vous en parler !) et elle me gratifie d’une belle dédicace personnalisée,
« à vous chère Aurélie, qui aimez les « vieux » comme moi ».
Je suis rentrée chez moi avec tous mes achats du jour, et ai un peu mis de côté ce livre.
J’ai entrepris de le lire hier matin. Je l’ai fini, les larmes aux yeux, à 00h32.
Avec ses mots simples, doux, Léa Wiazemski a su traduire la fragilité de la vieillesse, mais également l’envie de vivre. Vieillir n’est pas mourir peu à peu, c’est au contraire poursuivre sa vie jusqu’au bout. De toutes les manières qu’elle puisse être.
J’ai trouvé ce que je recherche tant dans mon quotidien professionnel et même personnel : créer, recréer du lien… Du lien entre les gens, entre les générations, entre les histoires des uns, des autres, entre les vies de toutes et tous.
Oui, j’avais prévu de vous parler de l’importance de garder ce lien aussi ténu soit-il avec vos proches malades d’Alzheimer. Parce que si la mémoire défaille, le corps, les émotions et les ressentis sont toujours là, eux.
Garder le lien, ou tisser du lien, ce n’est pas seulement prendre des nouvelles, ou venir écouter ses proches raconter pour la énième fois la vie d’avant… Un des meilleurs liens, qui vaut autant voire davantage que toutes les thérapies du monde face à un malade d’Alzheimer, c’est un lien physique bienveillant…
Vous n’avez pas idée du bien qu’un simple contact de peau, une main posée sur une autre, peuvent faire. Promis, je vous sortirai les articles qui vont dans ce sens. Mais là, ce soir, enfin cette nuit, je vous parle d’émotions, de bien-être, de bientraitance et du super-pouvoir d’un geste qui peut paraître anodin mais qui peut changer beaucoup.
Et la cerise sur le gâteau, c’est le bien que cela fait à soi-même d’apporter ce contact à son proche. Alors faites-leur du bien, faites-vous du bien : touchez vos proches !
J’aurais pu enchaîner sur comment exploiter ceci en institution, à domicile, comment œuvrer dans ce sens par de la prévention auprès des familles de résidents, auprès du personnel… Mais je rentrerais dans le « technique » … Et on verra ça une autre fois…
Alors, voilà, cet article n’a rien de très « professionnel » mais il m’a paru important de partager cette petite étincelle qui a su me rappeler pourquoi j’étais fière de faire ce job-là.
J’avais prévu de vous parler de la maladie d’Alzheimer, en d’autres termes, en moins décousu, en plus étayé, mais je vous l’ai dit d’une autre manière 🙂