16/11/2023 admin

Je ne dirais pas que c’est un échec, mais plutôt que ça n’a pas marché. ET C’EST TANT MIEUX !

Il y a quelques jours, vous avez peut-être aperçu dans mes réseaux la vidéo d’un atelier culinaire dans le cadre de la semaine de lutte contre la dénutrition.
Ce n’était pas du tout prévu. Mais pas du tout.

Par contre, il y avait bien quelque chose de prévu avec Julie, dans son laboratoire, à cette date-là, pour lutter contre la dénutrition. Mais pas de tournage vidéo.

Cette vidéo que j’ai adoré tourner est le résultat d’un échec transformé.

Petit flash-back.

Chaque année la conférence des financeurs du département de l’Isère lance des appels à projets sur divers thématiques.
Chaque année, le directeur de l’EHPAD de ma petite cité m’appelle et me dit « Hello Aurélie, c’est le moment, tu nous ponds quoi cette année comme idée ? »

C’est ainsi qu’il y a 3 ans, nous avons lancé une action globale de formation des équipes soignantes au dépistage des dysphagies en EHPAD.
C’est ainsi qu’il y a 2 ans (ça s’est étalé un peu, merci le COVID…), j’ai monté des ateliers culinaires avec des restaurateurs locaux à destination des aidants et de leurs aidés.
C’est ainsi que l’année dernière, nous sommes partis sur le fameux projet photo.
Tous ces projets ont été des réussites au-delà de nos attentes communes.

Mais cette année, ce fameux directeur d’EHPAD est également devenu directeur d’un autre EHPAD.
C’est donc en toute logique que nous avons également répondu ensemble à l’appel à projet avec ce second établissement.
Appel à projet qui a été conclu par le financement total de l’action envisagée.
Nous pouvions foncer.

Forte de la réussite du 1er projet culinaire avec les restaurateurs, je reproduis, confiante, le même schéma à la seule différence que je souhaite travailler avec Julie pour la partie culinaire, dans son laboratoire.
Pour le reste, l’idée était la même : 2 ateliers culinaires, 1 atelier avec une diététicienne, et 1 atelier avec une orthophoniste (moi, quoi).
J’utilise donc la même stratégie de communication : affiches, information des CCAS, des SAAD, des CPTS, réseaux sociaux…

Les jours passent, la date de l’atelier avec la diététicienne approche, et je n’ai aucun inscrit.
Je repousse donc cette première date.
Tout en me disant qu’il allait falloir revoir la stratégie.

Je partage évidemment en temps réel mes doutes au directeur de l’EHPAD, qui renouvelle sa confiance en moi, et en mes capacités à rebondir.
Nous avons de quoi financer une action en faveur des aidants sur le thème de la dénutrition, nous allons réaliser une action en faveur des aidants sur le thème de la dénutrition.
A nous d’évaluer le projet et son adaptation afin de justifier l’emploi de la somme auprès de la conférence des financeurs le cas échéant.

Ma confiance revient, je suis soutenue, je suis plutôt réactive et créative. Ça va le faire, l’idée va jaillir.

C’est alors que 2 semaines avant l’atelier culinaire je reçois un message de ma copine Delphine Dupré-Lévêque, me demandant une petite vidéo pour dans 3 semaines, pour la semaine de la dénutrition.

TILT !

Le voilà le plan B !

Ça tombe bien, j’ai à disposition un prestataire vidéo local avec lequel la collaboration est fluide et facile, qui est disponible le jour de l’atelier culinaire.
Ça tombe bien, la cuisinière, Julie, est également plutôt friande d’improvisation et n’est nullement impressionnée par le changement de format.
Ça tombe bien, quand je reçois les devis de tout ce petit monde pour financer le changement de plan, ça colle avec ce qui était planifié au début.

Me voilà donc à imaginer le contenu de la vidéo, et c’est ainsi que je suis partie sur l’idée des 5 sens dans l’alimentation.
J’en fais part à Julie, qui est très inspirée par le concept.

J’avais également en tête de faire participer une personne âgée avec son aidant.
Quelques jours avant le tournage, je tombe sur une voisine, aide à domicile auprès d’une dame âgée, et lui partage mon projet. Elle et sa bénéficiaire sont enchantées par l’idée, RDV est fixé 3 jours plus tard.

La veille du tournage, un imprévu a empêché la participation du couple aidant/aidé.

Réactivité encore et toujours.

Nous serons donc 3 : Julie, Anthony et moi.

Le jour J, Anthony et moi nous rendons dans le laboratoire de Julie, qui avait quelques idées en tête, mais rien de réellement défini.
Pour autant, le tournage s’est fait dans la fluidité des échanges et le plaisir de partager un moment particulier, en toute authenticité.

Le plaisir qu’Anthony et moi avons eu à déguster hors caméra les plats concoctés par Julie étaient à la hauteur de la qualité du moment que nous venions de passer tous ensemble.

Par la suite, les retours que nous avons eus sur cette vidéo a confirmé combien nous avons eu raison de nous laisser guider dans ce changement de plan.

Pourquoi je vous raconte tout ça ?

Je tire plusieurs constats :
– ce n’est pas parce qu’un projet a marché une fois qu’il marchera une 2ème fois. Chaque contexte et temporalité sont différents;

– contacter des aidants n’est pas chose aisée. Cela renvoie à la définition et au statut d’aidant, je l’aborderai sans doute un jour dans un autre article;

– je n’ai aucune difficulté à dire que je me suis plantée, et suis ravie d’avoir pu changer la trajectoire avec toujours les mêmes bénéficiaires, même si le moyen utilisé a changé;

– le timing était parfait entre la date de l’atelier, la disponibilité de Julie et d’Anthony, la demande de Delphine et le budget alloué;

– j’ai pu connaître davantage l’activité de Julie, et peux envisager d’autres collaborations dans d’autres projets;

– travailler régulièrement avec Anthony et connaître sa façon de faire a permis d’obtenir spécifiquement ce que je souhaitais faire apparaître en un temps record lors du montage;

– j’ai pu faire tout ceci en ne parcourant que quelques kilomètres en voiture, et ainsi garder complètement le cap de ma si chère résilience territoriale;

– je n’ai pas peur des imprévus et des changements de cap. Je me connais désormais assez pour savoir que je suis dans ma zone de confort à ce moment-là.

Voilà, je suis contente de faire ce petit retour d’expérience, qui vous laisse à voir davantage ma manière de travailler et les écueils que je rencontre, parce que derrière une chouette vidéo, il peut y avoir toute une aventure !

Vidéo  » Les 5 sens, porte d’entrée de notre alimentation »