« Peu importe la destination, c’est le chemin qui compte ».
Une illustration de l’impact de cette philosophie nous (Anthony Coppa, le réalisateur, et moi-même) a été offerte lors de l’invitation à parler de notre projet de film documentaire Vie[illesse] à la caisse locale d’une banque de notre commune. Cela nous tient à cœur d’impliquer les acteurs locaux dans le projet, pour plein de raisons que je développerai certainement une autre fois.
Nous arrivons donc à notre rdv, armés de notre power point et de nos enthousiasmes.
Et en tant qu’habituée de cet exercice, je (Aurélie) déroule.
La genèse, le projet photo à l’EHPAD, la décision de faire un film qui s’impose, la création de l’association, les futures diffusions.
Ce film n’apportera pas de réponses.
Il n’invitera qu’à se poser de nouvelles questions.
Et c’est là qu’effectivement, lors de cette soirée, on m’a posé de nouvelles questions.
J’ai percuté pourquoi au moment où, suite à une question sur l’image de la vieillesse, je terminais de partager mon regard à partir de la situation suivante : « Imaginez que votre papa est atteint de la maladie d’Alzheimer. Son épouse vit à leur domicile quand lui a dû intégrer un EHPAD. Imaginez qu’il tombe amoureux de sa voisine de chambre. Et bien en tant qu’enfant, en tant qu’épouse, il nous faut accepter son choix, quoiqu’on en pense, quoiqu’on en souffre. Ce qui compte, c’est lui, son bien-être. Si cet amour le rend heureux, c’est l’essentiel. »
Silence dans la salle.
Puis sourires.
Et « merci, c’est dingue, on ne s’imagine pas ça et pourtant c’est important ».
Cette soirée a été jalonnée de nouvelles images, nouvelles situations que ces personnes n’avaient jamais entrevues.
Peu importe ce qu’ils en retirent personnellement.
Mais ils sont repartis de cette soirée avec plein de nouveaux pop-up en tête.
Le lendemain, la directrice de la banque nous appelait : « Merci. Merci vraiment. On a adoré votre manière de présenter, votre passion, vos regards complémentaires. Vous nous avez choqués de manière bienveillante, nous allons vous soutenir financièrement ».
Pour la 1ère fois, nous parlions de notre film à des personnes étrangères au milieu gérontologique. Mais nous parlions à des personnes qui étaient confrontées à la vieillesse, chacune de manière différente.
Ce jour-là nous avons eu la confirmation que ce film n’apportera des questionnements que s’il est diffusé dans des lieux inattendus, et qu’il est déjà vecteur de changement de regard rien qu’en en parlant.
Alors merci le Crédit Agricole Sud Rhône Alpes de Crémieu et à toutes ces personnes de la caisse locale d’avoir choisi d’élargir leur regard sur l’image de la Vieillesse avec nous et de nous soutenir !
La campagne de don se poursuit, mille mercis à tous les premiers donateurs !