Ce matin, cโest avec beaucoup dโรฉmotion que jโai assistรฉ ร la soutenance de Julien Fayard, qui clรดture son cursus dโรฉtudes en orthophonie par un mรฉmoire intitulรฉ :
๐ณ๐ ๐๐๐๐๐ ๐๐๐๐๐๐๐๐๐๐๐ ๐๐๐๐ ๐๐ ๐๐๐๐๐๐๐๐ ๐ฬ๐๐ฬ๐ ๐๐ ๐๐๐๐๐๐๐๐๐๐๐ ๐ โ๐๐ฬ๐๐๐๐๐๐๐๐๐ ๐๐ฬ๐๐๐๐๐๐๐๐๐ : ๐ฌ๐๐๐ ๐ ๐๐ ๐๐๐๐๐ ๐ ๐๐ ๐๐๐๐๐๐๐๐๐ ๐๐๐๐๐๐๐๐๐ ๐๐ ๐๐๐๐๐๐๐๐๐๐ ๐ ๐ ๐โ๐๐๐๐๐๐๐๐๐๐๐๐ ๐๐๐๐๐๐๐๐๐๐๐๐๐
Un mรฉmoire que jโai eu grand plaisir ร encadrer, et des rรฉsultats, questionnements qui vont nourrir mes propres rรฉflexions, ainsi que celles des personnes que jโaccompagne.
En effet, par son รฉtude, Julien aborde le tabou de lโarrรชt de lโalimentation, et surtout du respect des volontรฉs du patient.
Lors de mes รฉtudes en orthophonie, je nโai pas le souvenir dโavoir jamais รฉvoquรฉ cette question. Nous sommes rรฉรฉducateurs, nous devons aider la personne ร se nourrir. Point.
Une relation ร sens unique.
Depuis, les questionnements รฉthiques ont commencรฉ ร intรฉgrer les pratiques et ร repenser le sujet tabou de la fin de vie.
Par son รฉtude, Julien montre combien le respect du consentement ร lโarrรชt nutritionnel est รฉpineux, et encore peu accompagnรฉ dans les institutions et auprรจs des orthophonistes.
Et pour cause : lโalimentation est un besoin de base, que les รฉtablissements doivent combler et les rรฉรฉducateurs rรฉparer en cas de dรฉficience.
Aujourdโhui, il est indispensable de prendre le recul รฉthique permettant dโaccompagner les soignants et partager la responsabilitรฉ de cet arrรชt nutritionnel quand la personne nโa plus les compรฉtences cognitives pour lโexprimer.
Cette responsabilitรฉ, cโest le frein que je relรจve frรฉquemment dans lโaccompagnement en fin de vie, et qui, ร mon sens, est interrogรฉ bien trop tard dans le parcours de la personne รขgรฉe, notamment chez les orthophonistes.
Un grand bravo ร Julien, qui a osรฉ soulever cette poussiรจre sous le tapis des soignants, avec beaucoup dโhumilitรฉ et de sensibilitรฉ.
Son mรฉmoire, gratifiรฉ de la note de 19,5, sera ร nโen point douter, une rรฉfรฉrence dans le questionnement รฉthique orthophonique.