La 1ère rencontre entre les 3 drôles de dames en charge du projet avait été fixée au 21 mai.
Mais nous n’avons pas attendu le jour J pour phosphorer chacune de notre côté…
Fanny l’artiste me partageait déjà ses idées, glanées lors de visites personnelles en EHPAD ou au fil de sa créativité.
Rim l’animatrice commençait à réfléchir logistique organisationnelle au sein de la résidence.
Et moi, Aurélie la coordinatrice, je listais les pop-up qui venaient imprégner mon esprit au fil de mes accompagnements.
Il faut savoir que j’ai une légère obsession : ouvrir les EHPAD, faire en sorte que les gens n’aient pas peur d’en pousser les portes.
Surtout que l’EHPAD de Crémieu, établissement public autonome, est un trésor historique qui mérite d’être découvert.
Lors d’une projection de « Vivre » à Crémieu suivie d’échanges avec le public, j’avais d’ailleurs eu droit à quelques yeux écarquillés quand j’avais « osé » donner le code d’accès à la Résidence…
« Ah mais on a le droit ? ça se fait ? »
Pour finalement recevoir des messages quelques jours plus tard me remerciant de l’avoir fait, des amateurs de photographie et de vieilles pierres avaient pu découvrir l’expo photo encore en place dans le cloître de l’EHPAD.
Mission accomplie.
( ne jamais me dire « ça se fait pas »…)
Bref, je commençais à emmagasiner quelques infos ici et là en attendant de voir ce qu’il en sortirait. Dans ma tête se croisaient « réduction de budget », « nouvelle association de soutien à la résidence » « brocante organisée pour l’EHPAD » « Printemps de Jeanne » (journée citoyenne de débroussaillage du terrain de la résidence à l’initiative de la Brigade Verte de Crémieu) « intégrer les voisins » « ne plus avoir peur des vieux » « déconstruire les clichés »…
C’est comme ça que je me suis dit qu’il était tout à fait possible de demander aux crémolans de nous donner leurs restes de peinture, profiter des évènements organisés pour les recueillir et commencer à parler du projet.
Et hop, ni vu ni connu, on intègre les crémolans dans le projet sans brusquer.
Sauf que.
Le printemps de Jeanne, c’est le 31 mai.
La brocante, c’est le 1er juin.
Plutôt ric-rac niveau timing.
Surtout qu’il m’est inconcevable d’engager quoi que ce soit sans que nous ne nous soyons vues toutes les 3 en amont.
C’est un travail collectif.
Je décide donc d’attendre notre RDV.
Mercredi 21 mai, c’est devant le mur « point de départ » que nous nous retrouvons :


Pourquoi mur « point de départ » ?
Et bien parce qu’au bout de quelques minutes, après avoir écouté Fanny dérouler ses 1ères idées, Rim proposait déjà de poursuivre la fresque sur les autres murs, puis aller jusqu’à l’étage suivant…
Les premières idées qui ont émergé : partir de la nature, des cycles des saisons, laisser des emplacements libres, faire en sorte que la fresque soit évolutive, adapter pour que chacun puisse participer même en cas d’incapacité physique ou motrice, on peut faire venir les écoles, les voisins…
Bref, ça fusait.
Et là encore…C’était bien beau tout ça…
Sauf que
Il manquait quelque chose d’essentiel…
Pour rappel, Ghandi disait « ce qui est fait pour moi sans moi est fait contre moi« .
Rien ne peut être fait sans les habitants.
Je rappelle donc ce fait essentiel à mes 2 acolytes, qui approuvent immédiatement.
Et elles entendent parfaitement quand je leur dis « vous savez, si ça se trouve, ils ne veulent faire ça qu’entre eux, et ne veulent voir personne »
Ben ouais.
Nous étions parties toutes les 3 sur nos idées et nos projections pour les autres.
Ne jamais penser à la place des autres, laisser leur propre pouvoir aux premières personnes concernées.
La base.
Et donc ?
Et bien on planifie une réunion avec les résidents.
Rim se chargera donc d’informer les personnes à même d’être motrices au sein de la résidence, celles qui sauront essaimer le projet auprès des autres habitants.
Nous essayons de coordonner nos agendas.
La preuve que ce projet nous porte toutes les 3 ?
Cette réunion est prévue un samedi après-midi fin juin, alors que Rim ne travaille normalement pas 😉
La suite ?
Et bien nous verrons ça une fois que les habitants se seront exprimés.
Nous aurons alors les contours de notre action à venir : l’aspect concret de la fresque, la question de l’intégration des professionnels, des familles, des personnes extérieures, le message que les habitants veulent transmettre, comment faire en sorte que cette oeuvre vive même après la fin de nos interventions…
Je laisse de côté mon idée de don de peinture pour le moment. C’est trop tôt.
Nous verrons plus tard.
Ne pas être pressé est le meilleur moyen d’être efficace.
Suite au prochain épisode !
Ce que vous faites est très ambitieux et formidable !
Vous avez la pêche et croyez en ce que vous entreprenez. Bravo !
Quelle jolie initiative humaine que celle de rassembler autour d’un magnifique projet d’enjolivement d’un mur au sein d’un établissement tel qu’un ephad. Lui permettant de s’ouvrir sur un monde qui aurait tendance à s’éloigner de ses résidents.
Bon courage et bonne continuation à vous trois.
Anne Martel
Merci beaucoup !!!
Votre petite chronique est très agréable à lire !
Votre petite chronique est très agréable à lire !😉