Pour télécharger le livre blanc, c’est ici que ça se passe.
Aline Victor et moi, c’est une histoire qui a commencé au moment où ma carrière d’orthophoniste libérale se terminait.
Ma première interview, c’était avec elle (et avec beaucoup de tics devant la caméra !).
Nous avons continué à nous suivre au fil de nos pérégrinations professionnelles, avec parfois le plaisir d’intervenir ensemble, pour des conférences remuantes ou des podcasts vidéo.
Aujourd’hui, j’ai le plaisir de découvrir le fruit de son étude « les bienfaisants », avec ce livre blanc.
C’est à travers mon regard d’orthophoniste, de gérontologue, d’apprentie sociologue mais également d’amie que je fais un retour. Je ne reviendrai pas sur les bases de la prévention de la dysphagie dans cet article, mais simplement mes observations.
Déjà, Aline a su fédérer autour de son projet. Et ça, c’est bingo.
- Des experts en tous genres, de toutes professions, de toutes provenance. Moi qui suis friande de regards croisés, je me délecte de toutes ces idées différentes et complémentaires (bon, et y’a des gens que j’apprécie beaucoup dedans, coucou Bertrand, Jean-Michel et Xavier ^^);
- Des EHPAD, qui ont oeuvré dans une même direction, pour un même objectif. Le moyen idéal d’embarquer professionnels et résidents dans le même bateau pour une amélioration de leurs conditions de vie, personnelles et professionnelles, ensemble.
J’ai relevé 2 données qui m’interpellent et qui vont me servir à l’avenir :
- L’absence de données sur l’efficacité des textures sur la dysphagie. C’est quelque chose qui me semblait logique instinctivement, aux vues des données biologiques et anatomiques. Mais lire qu’il n’existe aucune preuve formelle du fait que proposer une alimentation mixée préserve de la dysphagie confirme ma pratique et mes enseignements.
- La question des Compléments Nutritionnels Oraux. Pour moi, ces dispositifs étaient déjà aussi incohérents en cas de dysphagie que de vouloir arrêter une hémorragie avec un pansement sans régler la cause de l’hémorragie. De plus, il y a un côté « médicament » (même si les packagings ont tendance à essayer de gommer cette caractéristique) qui m’embête. La question du coût, quand nous disposons de moyens bien plus naturels et bien moins onéreux d’enrichir l’alimentation, a fini de me convaincre de leur inutilité en cas de dysphagie.
Ensuite, ce livre blanc m’inspire 2 questionnements (ben oui, je suis là pour apporter des questions à vos réponses 😉 )
- En EHPAD, l’organisation des repas est-il finalement dans l’intérêt du résident ou par organisation managériale ?
- Est-il réellement possible en institution de respecter le rythme naturel de la personne, celui qui lui apporte bien-être et santé, prévention des fausses-routes, à savoir simplement pouvoir manger quand on a réellement faim?
Et pour conclure, la question de l’instance participative autour des menus en EHPAD : elle est simplement logique. C’est l’absence de ce type de « commissions menus » ou « comité restauration » qui serait anormale et contraire à l’éthique.
« Ce qui est fait pour moi sans moi est fait contre moi ».
Bravo Aline pour cet ouvrage qui saura faire référence !