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Les mois de juin et juillet ont été productifs.
Les tournages se poursuivent.
Il fallait continuer à suivre le fil rouge et dénicher le prochain maillon de la chaîne.
Après les témoins directs et indirects de l’expo photo, il nous fallait un représentant de ceux qui l’avaient rendue possible matériellement. C’est donc Annick Merle, maire de Frontonas et Conseillère Départementale de l’Isère, qui s’est prêtée au jeu de la sincérité devant nos caméras. C’était également Annick qui avait initié le financement de « Vivre ».
Elle a été immédiatement volontaire pour participer.
Grâce à elle, j’ai adouci ma position politique en apprenant à la connaître.
Son témoignage de femme engagée tout en sensibilité nous a beaucoup touchés, et a été l’occasion de dévoiler à l’écran la beauté de l’escalier monumental de la Résidence Jeanne de Chantal.

Après les financeurs, il nous fallait un influenceur.
C’est Bertrand, alias Pr Fougère, qui a pris le relais.
Bertrand et moi voyons le monde du vieillissement de la même manière et nous portons nos messages de manière complémentaire, lui par ses actions auprès des décideurs nationaux et moi par mes expériences de terrain.
C’est après une entrevue rapide à Lyon entre 2 voyages de Bertrand que l’évidence de sa présence dans le film s’impose à moi.
J’en parle à Anthony, je lui raconte la personne qu’est Bertrand.
Il saisit le sens, me fait confiance, et j’appelle Bertrand dans la foulée.
Quelques minutes plus tard, rdv est pris pour le tournage. Bertrand est ému que je lui propose de participer.
Et c’est dans le jardin des plantes aromatiques de l’EHPAD que nous immortalisons les confidences de Bertrand sur son deuil du rugby ou sa joie de vieillir.
L’occasion de rencontrer et bénéficier des services de la photographe incroyable qu’est Mathilde Parquet, alias photilde, qui avait déjà travaillé avec Bertrand et profitait d’un séjour crémolan pour venir partager ce moment avec nous.


Et c’est en toute détente que ce jour-là Bertrand nous propose de diffuser « Vivre » lors de la soirée du congrès Journées Vieillissement et Maintien de l’Autonomie à Tours, en mars de l’année suivante.
Anthony et moi sommes aux anges : le palais des Congrès de Tours !
C’est plus tard que je réaliserai l’énormité du truc : On fait un film sans n’avoir aucune idée de où on va, quand on le finira, à quoi il ressemblera, combien de temps il durera…Et le mec il nous propose en toute décontraction d’en faire l’évènement de son congrès national qui est parmi les plus innovants dans le secteur.
Quand je partage ce constat à Anthony, il est toujours confiant et méga emballé.
Ok, bon, ben va pour un palais des Congrès alors.
Nous avions quasiment tous les maillons de la chaîne.
Mais il manquait quelque chose.
Un truc qui, je le découvrirai plus tard, était la clé de compréhension de tous les autres témoignages.
Je ne sais plus qui d’Anthony ou de moi a parlé d’intégrer des enfants.
Peu importe, il fallait des enfants.
Une parole pure et insouciante.
ça tombe bien, Tim, le fils d’Anthony est alors dans une classe unique, dont l’école alternative est complètement ouverte à l’intergénérationnel et aux projets innovants.
Aurélie et Rosine, les institutrices, sont partantes, les parents informés, les enfants volontaires.
Tout ce petit monde a donc eu l’occasion de venir une journée sur Crémieu, et après avoir passé du temps au parc sous les caméras d’Anthony, nous sommes allés visiter l’exposition photo de l’EHPAD ensemble.
L’occasion de leur offrir le privilège de découvrir l’apothicairerie et les trésors qu’elle renferme.
Et de tourner quelques images, les futurs « plans de coupe » ( apprentissage de réalisatrice toujours…)
Quelques jours plus tard, Anthony et moi nous rendons à l’école dans le but de recueillir les témoignages des enfants.
Alors que leurs copains jouaient à côté, ils sont plusieurs à se succéder et à répondre à nos questions.
Enfin répondre…
Essayer plutôt.
C’était un échec total, les enfants n’étaient pas naturels, ils ne savaient pas trop où nous voulions en venir.
Logique, nous non plus.
Mais si avec les adultes, ça déroulait, ça bloquait avec les enfants.
C’est déçus que nous rentrons à Crémieu, en ne sachant pas trop ce qu’on pourra tirer de tout ça.
Seul le témoignage de Tim attire notre attention.
On se dit alors que s’il avait discuté avec un autre enfant, ça aurait été plus fluide.
Bim ! Pop-up !
C’est Anthony qui propose alors de demander à Lilwen, qui partage la vie de Tim, si elle veut bien passer un moment à répondre à nos questions devant nos caméras avec Tim, qui lui, est toujours partant pour tout, et ravi d’aider son papa.
Et quelques jours plus tard, nous posons nos caméras pour le seul plan tourné hors Crémieu (mais pas loin quand même^^) pour recueillir toute la fraîcheur et la spontanéité de Tim et Lilwen.
Nous ne le savons pas encore, mais les enfants viennent d’apporter toute la vérité au film.


Ce soir-là, nous tournons d’autres plans.
Des plans de nos propres yeux, ainsi que de ceux des proches qui étaient présents et volontaires.
Cette idée des yeux a commencé à jaillir dans la tête d’Anthony quelques jours auparavant.
Nous prenions peu à peu conscience du croisement des regards que le film engendrait entre toutes les personnes.
La question de l’impact des yeux et de la manière de voir le monde de manière différente à partager commençait à émerger.
A ce moment-là du processus, nous avions une vague idée du fait que nous voulions des yeux dans le film, mais sans savoir réellement comment…
La mise en œuvre viendra quelques jours plus tard.
En parallèle, certains commerçants ont continué à nous soutenir financièrement, et des idées de projection dans leurs locaux afin de les remercier a commencé à émerger. J’étais touchée que le premier commerçant à nous donner de l’argent soit Pat’, du Relais du Cloître, mon bureau bis, mon lieu d’inspiration, un cœur de vie crémolane.
Anthony de la Bâtisse nous a également soutenus.
Le 13 juin, nous annonçons sur les réseaux sociaux la présence de Maïté Merlin dans le projet:
L’équipe du film est heureuse de vous faire découvrir l’artiste qui assurera la voix OFF et composera la bande originale, la talentueuse Maïté Merlin !
Une voix touchante, une personnalité sensible qui a tout de suite accepté de s’embarquer dans l’aventure Vie[illesse]…
Découvrez Maïté lors de son passage au Dôme Sessions, un de nos partenaires :
On vous encourage vivement à découvrir son univers ! ![]()
Maïté est alors la seule personne extérieure à notre duo à travailler avec nous.
Nous lui envoyons les rushs, nous faisons des visios pour lui expliquer nos ressentis, nos avancées.
Elle a alors pour mission de nous composer des thèmes ainsi que la chanson du film.
Là encore, nous ne le savions pas à ce moment-là, mais c’est elle qui aura les clés du déroulé du film.
Et de son vrai titre.
Nous sommes à l’été 2024, et nous avons en poche tous nos témoignages.
Quel regard allions-nous transmettre ?
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