L’histoire de « Vivre », c’est simplement celle de la vie, celle qui fait que tout part d’un point de départ, un fil qui commence à se dérouler…pour prendre fin. Une fin.
2022, je rencontre Anthony Coppa, photographe, réalisateur entre autres activités. Des pop-up commencent à s’ouvrir dans mon navigateur interne, mais je ne les ouvre pas. Oui, c’est ainsi que je fonctionne. Une rencontre, des pop-up. J’ai appris à accepter cette manière de voir les choses, avec tout plein de liens qui s’illuminent.
Au cours de cette année, des obsèques. Et une photo sur le cercueil, récente, donc avec l’image d’une personne âgée. Je m’interroge : « Est-ce que j’aimerais qu’on mette une photo de moi vieille, si tant est que je meurs vieille ? Quelle photo j’aimerais qu’on mette sur mon cercueil ? Quelle image j’aimerais laisser ? Qu’est-ce que mon image dit de moi ? »
Un autre pop-up. Que je n’ouvre toujours pas. Ce n’est sans doute pas le moment.
Fin 2022, Frédéric, directeur d’EHPAD de Crémieu, la ville où nous habitons Anthony et moi, m’appelle comme chaque année quand la moisson des appels à projets du département va débuter : « Allo Aurélie, c’est le moment, tu nous proposes quoi comme idée cette année ? »
Ouverture directe de tous les pop-up. On déballe, on trie, on sélectionne.
Et l’idée de la photo.
Est-ce que les vieux aiment leur image ?
Quelle image ils veulent qu’on ait d’eux ?
J’en parle à Anthony : « ça te dit un projet rémunéré avec l’EHPAD de Crémieu sur l’image de la vieillesse ? » Je lui raconte la genèse de mon idée, il est partant, bingo.
Je me mets en mode auto-réflexion…
Déjà, il me paraît important d’impliquer d’autres acteurs locaux, donc contacter d’autres photographes, c’est tout mon concept de résilience territoriale, mais ce n’est pas le sujet, là.
Je sais que la suite se dessinera toute seule.
Go.
Héloïse, que je connais par des réseaux amicaux et professionnels, est emballée par l’idée. D’autant plus qu’elle développe une activité de photothérapie. On est pas mal niveau thématique.
Je commence à poser les bases du travail à mener ensemble.
Ils seront donc 2 photographes à croiser leurs regards.
Bim, l’idée.
2 photos, qui correspondent à l’identité professionnelle des photographes tout en mettant en image l’idée qui germe en moi. Et évidemment, nous allons casser les codes.
Il y aura une photo en noir et blanc, prise en studio par Héloïse, montrant l’image d’aujourd’hui de la personne âgée.
Et une photo en couleur, prise par Anthony, en reportage, qui montrera ce que la personne veut montrer d’elle.
Et les photos seront mobiles, le visiteur devra faire le geste de les retourner pour voir les deux faces.
Bon, à ce moment-là, on ne sait pas encore logistiquement comment on bidouillera le truc, mais on verra plus tard.
Anthony et Héloïse sont emballés, c’est parti, je passe en mode action.
Contacts, rédaction, devis.
Mon job.
Janvier 2023, nous avons l’argent, nous passons à l’action tous les 3.
Les professionnels de l’EHPAD se sont chargés de « sélectionner » les futurs modèles en fonction de leurs personnalités, leurs envies, les besoins qu’ils expriment.
Le 1er jour où nous nous rendons à l’EHPAD, pour rencontrer les résidents qui allaient se prêter au jeu avec nous, un autre pop-up s’ouvre, celui qui s’appelle « Anthony réalisateur ». Je demande donc à Anthony si ça lui dit d’emmener sa caméra et de tourner quelques images. On verra bien ce qu’on en fera! Cela peut tout à fait servir à la communication de la future expo photo.
Il est enthousiaste, il me suit.
Et à partir de ce jour-là, nous emmenons le matériel pour filmer à chaque nouvelle rencontre.
Jusqu’à LA rencontre.
Celle qui me provoque des frissons à chaque évocation.
Un instant de grâce partagé à 4.
Un instant de grâce qu’Anthony a capté par l’objectif de sa caméra.
Celui qui sera le point de départ de « Vivre », mais nous ne le savions pas encore.
Nous ne pouvions plus garder ça pour nous.
Anthony commence à parler d’un film documentaire.
Pop-up qui s’ouvre.
Financement.
Département.
Le pop-up se referme, on décide de laisser mûrir l’idée.
Le projet photo se termine, le vernissage a lieu le 26 mai, professionnels et résidents sont ravis. Retrouvez mon article d’alors ici.
Un jour où je me déplace dans Crémieu, je tombe sur Annick Merle, maire mais également conseillère départementale. On ne se connait pas vraiment, mais j’ai le pop-up départemental qui s’ouvre. J’y vais : « Bonjour Annick, nous avons un projet de film… EHPAD…valoriser les actions du département… besoin de financement… »
Elle semble ravie du projet et me dit qu’elle en parle au directeur de la maison du département de Crémieu, il lui semble qu’il y a une possibilité, mais il va ne pas trop falloir tarder.
J’en fais part à Anthony, nous avons un champ des possibles.
On décide de continuer à se laisser guider.
Et nos regards sur la vie, sur le message qu’on veut transmettre, sur ce qu’on veut déconstruire, commencent à se croiser.
L’idée de témoignages de différentes personnes jaillit, mais on ne cherche pas encore qui, on sait qu’elles se présenteront seules.
Moi dans ma tête, j’ai déjà le truc de « il faut des gens de tous âges, il faut des gens de tous milieux, il faut des gens authentiques, il faut des gens engagés ».
Jusqu’à l’appel du directeur de la maison de l’autonomie …
(à suivre…)
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[…] un chemin, sans connaître de destination.Je raconte en fil rouge l’aventure dans l’épisode 1, l‘épisode 2 et l’épisode 3 (suite à suivre…) Dans ce film, il est question de […]
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